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Actualités et conseils sur les carrières dans le nord
Filière et métiers
Publié le mercredi 03 mai 2017
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Défendre l’innovation dans le secteur et rapprocher les entreprises entre elles, ainsi qu’avec le monde de la recherche : c’est le rôle du pôle de compétitivité UP-Tex. Présentation.

Par Martin de Kerimel / SOPRESS

Nous sommes tous habillés. Tout le monde a donc l’impression de connaître notre secteur d’activité.

Jean-Marc Viénot est lucide : le directeur général du pôle de compétitivité UP-Tex sait que les choses ne sont pas si simples. Le textile souffre d’un certain déficit de notoriété, tandis que les activités des entreprises françaises ne se limitent pas à la mode et à la décoration. Aujourd’hui, et alors que ces métiers traditionnels offrent des opportunités nouvelles, liés notamment au haut de gamme, le textile est une filière transversale, liée à de très nombreuses autres activités industrielles et économiques : transport, santé, bâtiment, habitat, environnement...

De la sensibilisation aux projets communs

À l’égard des entreprises du secteur, UP-Tex promeut donc la collaboration. « Nous devons ainsi mener diverses actions de sensibilisation, pour construire des groupes d’idées ou de projets, qui soient adaptés à la fois aux process requis, aux produits envisagés et au marché. Dans une pure logique pragmatique, le projet final n’est finalement que la conclusion de la démarche d’innovation. » Parmi les services proposés à ses adhérents, UP-Tex peut assumer une veille technologique, une recherche de partenaires ou de financements, des expertises juridiques et économiques ou encore du soutien à la communication, entre autres. Ce travail porte ses fruits : les équipes du pôle sont à l’initiative d’une moitié des projets collaboratifs. La structure s’appuie sur son partenaire Clubtex pour l’animation du réseau, propose également aux entreprises adhérentes un accompagnement dans leur développement international et peut les mettre en relation avec les sociétés d’autres clusters à l’étranger (en Tunisie, au Québec et à Taïwan).

Un secteur qui embauche et se démarque

L’impact sur l’emploi d’UP-Tex est réel. Les entreprises adhérentes au pôle ont plutôt embauché ces dernières années, même si certaines ont eu du mal à trouver les profils adaptés à leurs besoins. Innover est devenu pour elles une nécessité, notamment pour se démarquer dans un contexte concurrentiel international. Les équipes d’UP-Tex se montrent bien au fait des réalités du marché mondial : « Nous venons tous du monde de l’entreprise et cinq de nos chargés d’affaire sont ingénieurs textile », souligne Jean-Marc Viénot. Créé dans l’ex-région Nord Pas de Calais, le pôle est aussi présent, depuis le départ, sur le territoire picard, avec un représentant permanent à Amiens. Parmi les entreprises adhérentes, en toute logique, la majorité est basée dans les Hauts-de-France. UP-Tex regroupe aussi des sociétés de la région parisienne, de Rhône-Alpes et d’Aquitaine, ainsi qu’entre 10 et 12 % d’opérateurs belges.

EXERGUE

Le textile est aujourd’hui lié à de très nombreuses autres activités industrielles et économiques.

En chiffres

  • 185 adhérents, dont 131 entreprises et une trentaine de laboratoires et centres de recherche.
  • 40 projets labellisés en 2016 (247 au total depuis la création du pôle en 2005).
  • 2,33 euros investis par les entreprises en R&D, par euro de subvention publique.

Interview

Jean-Luc Derycke
Directeur du développement durable chez Utexbel

Quelles sont les liens qui vous unissent au pôle UP-Tex ?

Nous participons régulièrement à ses réunions : c’est un réseau important pour avoir des contacts informels avec les autres membres, ce qui permet de découvrir leurs demandes et problèmes. Par ce biais, nous pouvons créer des consortiums sur la base de nouveaux projets, tel que Retex, par exemple. Utexbel est actif dans d’autres réseaux de ce type et intervient notamment dans différents groupes de travail liés à la normalisation.

Dans un secteur textile « chahuté » ces dernières années, diriez-vous que votre entreprise est innovante ?

Lorsque les frontières ont été ouvertes, nous avons tâché de conserver notre appareil de production. Nous pouvons toujours travailler de manière intégrée, de la fibre au tissu, avec des sites situés en Belgique et en France. Cela nous a permis de développer des produits « à la carte », à la demande de nos clients. C’est ainsi que l’on essaye de se différencier.

Utexbel embauche-t-elle toujours des cadres ?

Oui. Notre société emploie environ 800 personnes et nous recherchons encore des candidats de niveau bachelor ou master. Il est souvent difficile de trouver des profils spécialisés dans notre métier, mais nous avons notamment la chance d’être situés près de Roubaix, où est située l’école d’ingénierie et d’innovation textile. De nombreux Français ont pu rentrer chez nous. Il nous faut également des gens au fait des grands défis environnementaux et des techniciens, pour faire tourner nos usines !

Retex : favoriser l’économie circulaire

UP-Tex mesure l’impact de son activité industrielle sur l’environnement. Engagé, avec plusieurs de ses partenaires, dans le projet RETEX, le pôle entend promouvoir l’éco-conception et une meilleure gestion des déchets. 75 000 tonnes de matières en « fin de vie » sont collectées sur le territoire Hauts-de-France, Wallonie et Flandre. Or, 40 % de ce volume, composé surtout de chutes de production, de coton et de polyester, est recyclable. RETEX s’appuie sur un site Internet (www.dotheretex.eu), qui comprend une matériauthèque, une bourse d’échange et une base de connaissances techniques. Le réseau conduit des opérations de sensibilisation et peut réunir des groupes de travail ou ateliers. « Certains des adhérents UP-Tex attendent de voir et suivront les avancées des autres, note Jeanne Meillier, chef de projet. D’autres manifestent une envie de faire des tests pour intégrer les process chez eux. Et quelques autres agissent déjà ! ». Lancé en octobre dernier, RETEX se poursuivra jusqu’en 2020. Parmi ses objectifs : avoir doublé le volume de matières recyclées d’ici là.