Aquimer, Valoriser les filières aquatiques

  • Twitter Cadremploi
  • Facebook Cadremploi
  • Linkedin Cadremploi
Actualités et conseils sur les carrières dans le nord
Filière et métiers
Publié le vendredi 26 mai 2017
Bateau_m

Pôle de compétitivité national, Aquimer accompagne le développement d’entreprises spécialistes des produits aquatiques. Un défi complexe du fait d’une forte concurrence internationale. Par Martin de Kerimel / SOPRESS

Un objectif: concilier la raréfaction des ressources aquatiques et les besoins alimentaires croissants.

 

Un regroupement de producteurs du monde de la pêche, de la Mer du Nord, de la Manche et de l’Atlantique. Au total, une flotte d’environ 200 navires. C’est sur cette base professionnelle et avec Boulogne-sur-Mer pour port d’attache que le pôle de compétitivité Aquimer s’est constitué en 1999. Désormais, l’entité compte près de 130 membres, dont une grosse moitié d’entreprises, ainsi qu’une vingtaine de laboratoires d’études, centres techniques et organismes de formation. Il fédère aussi des fédérations professionnelles, syndicats et collectivités, parmi lesquels la Communauté d’agglomération du Boulonnais, la CCI de la Côte d’Opale et le Conseil régional des Hauts-de-France. Objectif : réunir tous les maillons de la chaîne de production des produits aquatiques et inciter la filière à se transformer grâce aux apports de l’innovation et de la recherche. « 95 % des entreprises que regroupe le pôle sont des PME et TPE, note Angeline Pignon, directrice adjointe. Quand elles n’ont pas de structure de R&D interne, elles ont besoin d’accompagnement pour travailler sur ces questions. Elles sont à la recherche de partenaires pour monter des dossiers et obtenir des financements. »

 

De nombreux métiers impliqués

Aquimer, labellisé pôle de compétitivité national depuis 2005, regroupe aujourd’hui des producteurs pêcheurs, des aquaculteurs, des mareyeurs, des équipementiers et de grands distributeurs. À ce jour, onze personnes  animent le réseau pour organiser des événements et communiquer sur les réussites des projets collectifs – lesquelles associent d’ailleurs fréquemment des entités qui, en France ou à l’étranger, ne font pas partie des adhérents du pôle. La structure assure aussi une veille sur les marchés, le développement de nouvelles techniques et les progrès de la connaissance scientifique. « L’un des enjeux de notre filière consiste en le développement de l’aquaculture, précise Angeline Pignon. En France, la compétence technique est là, mais le coût du foncier reste un obstacle majeur. Les projets existant dans ce domaine mettent dès lors beaucoup de temps à aboutir. » Alors que, du fait de quotas, la pêche a tendance à stagner, des opportunités existent pourtant, et notamment dans le domaine de la pisciculture. Aquimer planche aussi sur le développement des nouvelles technologies dans ses métiers et travaille sur des questions relatives à la sécurité sanitaire. Son action s’inscrit dans une logique de développement durable. Objectif : concilier la raréfaction des ressources aquatiques et les besoins alimentaires croissants, exprimés par les consommateurs. La demande toujours plus importante de produits sains est perçue comme une chance.

 

Aquimer assure une veille sur les marchés, les techniques et les progrès de la connaissance scientifique.

 

En Chiffre

  • 120 questions posées chaque année au Centre de veille par les entreprises adhérentes.
  • 128 projets labellisés par le pôle (budget global : 234,8 millions d’euros).
  • 22 entreprises non-adhérentes, partenaires, dans onze autres pays européens et en Turquie.

Une présence tous azimuts

Pas question de rester les bras croisés : l’agenda que le pôle Aquimer propose à ses membres est chargé. D’ici à la fin de l’année, les événements se succèdent à un rythme soutenu et dans divers domaines d’activité. Exemple : du 19 au 25 mai, et pendant toute une semaine, les adhérents ont été invités à une mission partenariale internationale pour la découverte des filières agroalimentaires et aquacoles d’Iran. Simultanément, Aquimer organisait également la seconde édition de son hackathon Mer et Océans. L’idée : participer à une journée dédiée à la créativité et réfléchir en groupe à différents projets de start-ups. Du point de vue commercial, le pôle retient notamment la date du 30 mai : celle de Food Connection. Ce rendez-vous régional, organisé à Arras, est à la fois un salon qui permet aux entreprises agroalimentaires de présenter leurs produits, un lieu de rencontres B to B et le théâtre d’animations culinaires. Il accueille en outre une conférence professionnelle sur les mutations et tendances du secteur de la restauration. Le pôle fait aussi la part belle à la science : tout début juin, au laboratoire d’océanologie et géosciences de Wimereux, il participera à une conférence sur l’océanographie en Manche orientale. Pour répondre aux interrogations des professionnels, il promeut, le 8 juin prochain, le Forum emballage de Paris, qui planchera notamment sur la sécurité  des aliments au contact des matériaux innovants. Le 4 juillet, à Villeneuve d’Ascq, il a prévu une journée consacrée aux grands défis du secteur à l’horizon 2030.

Non-rejets en mer : des actions groupées

C’est une conséquence de la politique commune des pêches dans l’Union européenne : les navires ne sont plus autorisés à rejeter de poissons en mer et doivent donc débarquer l’ensemble de leurs captures. Une évolution réglementaire qui a incité le pôle Aquimer à lancer, il y a trois ans, un projet labellisé baptisé Éode. Il vise à mettre en place une expérimentation-pilote pour évaluer l’impact de cette obligation sur la filière, mesurer ensuite ses conséquences socio-économiques et limiter la perte de chiffre d’affaires des opérateurs concernés. L’idée est de réfléchir à toutes les questions relatives à la gestion, à bord comme à terre, des espèces non désirées : enregistrement, contrôle, tri, stockage, transport, traitement, etc. Un sujet qui est aussi celui des partenaires du projet européen DiscardLess. L’objectif est double : il consiste à la fois à réduire le volume des captures d’espèces non-désirées et à garantir une meilleure utilisation de celles dont la capture est inévitable.